Mutations des paysages agraires coloniaux d’Anjouan

Nourddine Mirhani, Aude Nuscia Taïbi, Mustapha El Hannani e Aziz Ballouche

Resumo


L’objectif de l’étude sur les mutations des paysages agraires coloniaux à Anjouan a été d’apporter des connaissances historico-géographiques sur leurs transformations, leurs tendances évolutives ainsi que les effets qui en découlent, depuis les périodes sultanesques, coloniales et postcoloniales. Pour atteindre ces objectifs, des archives manuscrites, des images multidates et des données de terrain ont été collectées, rassemblées, organisées, analysées et confrontées.
Il en ressort que plus de 40 ans après l’indépendance, les plantations et les usines qui ont constitué les grands symboles de la colonisation agraire à Anjouan, sont quasiment effacées du paysage ou en état de ruine. Sur plus de 17 espèces introduites à Anjouan par les Européens dans le cadre de l’économie de plantation, seuls le giroflier, l’ylang-ylang et la vanille constituent aujourd’hui des cultures d’exportation et industrielles.
Quant aux cultures vivrières traditionnelles, elles s’inscrivent durablement sur les paysages agraires qui, actuellement, sont sous la pression urbaine. D’un autre côté, Anjouan est soumise à une agricolisation des espaces forestiers.
Ces transformations paysagères ont eu divers effets positifs et négatifs socio-spatiaux, socio-économiques et environnementaux. On observe ainsi des processus de dépossession, rétrocession et de conflits fonciers, d’exode rural et de migration. Elles ont aussi créé une dualité et complémentarité entre une économie agricole traditionnelle d’autosuffisance et de plantation
de type capitaliste, les cultures d’exportation étant devenues la principale source de revenus familiaux et pourvoyeuse des recettes. Enfin, un autre effet est le déboisement et la dégradation des écoulements hydriques des rivières.


Mots-clés: Colonisation, plantations, dynamique des paysages, Anjouan, Comores.


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